Peindre la neige
- Christine Vaufrey
- 12 févr. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 mai 2024
Depuis quand n’avez-vous pas fait un bonhomme de neige ? Sans doute depuis plusieurs années, sauf si vous avez la chance d’habiter en montagne. Non seulement parce que vous avez grandi, mais parce que la neige devient rare…
« La neige ? Où ça, la neige ? »
Pourtant, l’imagerie associée à l’hiver et à Noël résiste à la réalité du dérèglement climatique. En 2023 à Noël, alors que, dans une une grande partie de la France métropolitaine , le thermomètre ne descendait pas au-dessous de 10°, les flocons, les forêts et les toits enneigés pullulaient dans les publicités des grandes marques (voir par exemple les excellents films d’Aldi et de Duracell ).
La neige continue donc de faire rêver. On a beau savoir que les flocons ne sont que des gouttes d’eau gelées, ils conservent un côté magique. La neige qui tombe est associée à la douceur, au silence, et bien sûr à la blancheur. Sur son tapis immaculé, tous les nouveaux départs semblent possibles.
Peindre la neige, un challenge pour les artistes
Pourtant, la neige ne reste pas blanche longtemps. Et la peindre a toujours représenté un défi, une preuve de maîtrise pour les artistes. Ceux-ci bannissent d’ailleurs le blanc de leur palette, y préférant les gris, les bruns, les bleus…
La Pie, le célèbre tableau de Claude Monet, présente un camaïeu de beiges et de bleus. La petite pie bien noire perchée sur la barrière fonctionne comme un contrepoint et nous aide à percevoir toute la lumière qui se dégage de ce tableau. Les Impressionnistes ont d’ailleurs souvent peint des paysages enneigés ; leurs tableaux clairs tranchaient sur les productions académiques excessivement sombres.
La neige n’est pas plus facile à photographier qu’à peindre. En couleur ou en noir et blanc, elle réclame une une bonne maîtrise technique, pour que les blancs ne soient pas brûlés et les noirs aussi sombres que du charbon de bois.
La photo d’Edouard Boubat, Première neige, Jardin du Luxembourg, évite magistralement le problème. D’abord, on est frappé par les formes sombres : celles des chaises, des arbres, des enfants. Les garçons (uniquement des garçons) jouent et leurs silhouettes aux positions variées nous font sentir le bonheur de chahuter dans la neige. La neige elle-même n’est pas un uniforme tapis blanc. On y distingue les creux et les bosses qu’y font les jeux des garçons.
La neige, une madeleine ?
Reverrons-nous la neige plus de quelques heures, dans nos jardins et sur nos balcons ? Quelle que soit la réponde, nous garderons assurément la nostalgie de cette neige liée à l’enfance, au renouveau, aux moments de joie et de partage.
Et vous ? Quel est votre plus beau souvenir de neige ? Et de quelle époque date-t-il ?
Où voir les œuvres ?
La Pie de Monet se trouve au Musée d’Orsay, à Paris ; la page consacrée à ce tableau sur le site du musée permet d’en observer les détails.
Première neige, jardin du Luxembourg d’Edouard Boubat se trouve au Musée national d’art moderne Centre Pompidou, à Paris. Cette photo fait l’objet d’une présentation détaillée sur le site de l’établissement.
Et encore...
Sur le blog de Gallica (BnF) https://gallica.bnf.fr/blog/24022020/quand-tombe-la-neige?mode=desktop , un article est consacré à la neige, en tant que phénomène physique et dans l’illustration.
Sur le site de Museum.tv, un article consacré au peintre suédois Gustaf Fjoestad, grand spécialiste de la neige https://www.museumtv.art/artnews/articles/gustaf-fjaestad-le-maitre-de-lhiver/
Pour moi, la neige en peinture, c'est Pierre Bichet. Mais il faut reconnaître que ce tableau de Monet est pas mal non plus ! ;)